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Lutte contre les VBG au Sahel : L’ONG JDWS forme les communautés des acteurs 

Dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes célébrée cette année sous le thème de : « Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la COVID-19 », l’ONG « Justice and Dignity for Women of Sahel (JDWS) » a organisé, le samedi 20 mars 2021au Centre Aoua Keita de Bamako et sur la plateforme Kingui Event, une session de formation sur les violences basées sur le genre à l’endroit des communautés et acteurs de la lutte contre les VBG.

En raison de la situation sanitaire précaire toujours en cours,  cette activité de formation se déroulera en mode hybride avec une présence physique et une participation via la plateforme Kingui Event en ligne. La formation a été assurée par Mme Assiata Ba, Souleymane Maïga, Ismaël Ag Mohamed et Mme Adizatou W. Albachar, sous la présidence de Mme Penda Diallo, bénévole de l’ONG.

L’objectif général étant de former et sensibiliser les communautés et acteurs concernés afin qu’ils contribuent efficacement à la protection des femmes, en particulier celles  qui sont en situation de dépendance, l’ONG JDWS a renforcé la capacité de 50 femmes et jeunes filles, en plus des responsables des ONG, Associations et partenaires de JDWS, sur les violences basées sur le genre VBG, afin de devenir des acteurs de première ligne dans la protection des femmes à travers les dispositifs de prise en charge, d’alerte, de veille et de documentation des victimes. Les participants ont été informés et sensibilisés sur les violences faites aux femmes en général et sur le droit à l’égalité du genre à travers la projection d’un clip dédié à la sensibilisation sur les VBG.

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Il s’agit d’inciter les Associations et ONG à accompagner les femmes et protèger celles qui sont en situation de violence. Ainsi, les comités anti-VBG sont renforcés dans leurs approches communautaires pour mieux sensibiliser et plaider la cause des femmes, mais aussi pour un meilleur maillage  des interventions et d’harmonisation des lois nationales à différentes conventions signées par les Etats.

Mme Penda Diallo, présidente de JDWS-MALI a salué l’initiative de cette formation qui honore les femmes et montre combien tout un chacun peut mener une lutte continue contre les VBG, dénoncer toutes les formes de violences faites aux femmes et trouver des pistes de solutions face au fléau qui nuit à la dignité de nos mamans, sœurs, filles et épouses.

Après avoir clarifié les concepts, les causes, conséquences et les préventions des VBG, le formateur Souleymane Maïga a fait comprendre que les VBG sont tous les actes préjudiciables commis contre le gré de quelqu’un en se fondant sur les différences établies par la société entre les hommes et les femmes (le genre). Ainsi, sont concernés tous les actes causant un préjudice ou des souffrances physiques, psychologiques ou sexuelles, la menace de tels actes, la contrainte et d’autres privations de liberté, que ce soit dans la sphère publique ou dans la vie privée.

A ses dires, les différentes formes de VBG sont le viol, les agressions sexuelles, y compris les MGF/E, les agressions physiques, le mariage forcé (y compris mariage d’enfant), le déni de l’accès légitime à des ressources, d’opportunités ou de services, et les violences psychologiques/émotionnelles.

Contrairement aux VBG, a précisé Souleymane Maïga, les violences faites aux femmes et aux filles doivent être comprises comme tout acte sexuel, tentative pour obtenir un acte sexuel, commentaire ou avances de nature sexuelle, ou actes visant à un trafic ou autrement dirigés contre la sexualité d’une personne en utilisant la coercition, commis par une personne indépendamment de sa relation avec la victime, dans tout contexte, y compris, mais sans s’y limiter, le foyer et le travail. Alors que les violences faites aux femmes et aux filles sont partie intégrante des VBG. Mais toutes les VBG ne sont pas des violences faites aux femmes et aux filles.

Intervenant sur «  l’intersectionnalité des violences basées sur le genre au Sahel (Mali, Burkina-Faso, Mauritanie, Niger, Tchad, Sénégal) », Mme Emilie  a indiqué que les violences basées sur le genre sont une violation des droits humains.

Elles sont enracinées dans les inégalités entre les sexes et sont omniprésentes. Les femmes et les filles du Sahel font face à l’un des taux les plus élevés de VBG dans le monde.

Cette situation explique tout l’intérêt de l’étude portant sur « l’intersectionnalité des VBG » afin de faire le point sur l’état actuel des VBG dans les 6 pays couvert par JDWS, à savoir : le Mali, Niger, Burkina-Faso, Mauritanie, Tchad et Sénégal.

En l’espèce, cette discrimination dont est victime les femmes et les filles, les VBG, revêt différentes formes : violences au sein du couple, viol et violences sexuelles au sein du couple ou non (y compris dans les situations de conflit), infanticide des filles, mariages précoces et forcés, sélection prénatale en fonction du sexe, violences liées à la dot, mutilations génitales féminines, crimes d’honneur, traite humaine.

 Selon l’étude, Au Sahel, les VBG plus courantes sont les mariages précoces et forcés d’enfants, les MGF, les violences domestiques (sexuelles, physiques, psychologiques, etc.), la traite des personnes.

En fonction des réalités de chaque pays, certaines catégorie de violences prévalent sur d’autres. A cet effet, une classification par type de violence, pourcentage et pays peut être faite comme suit : la Prévalence de la violence au cours de la vie, le pourcentage de femmes qui ont subi des violences physiques et / ou sexuelles, économique, psychologique de la part d’un partenaire intime à un moment de leur vie (violences domestiques). Récemment, une étude menée par l’ONG en période de Covid 19 a permis d’avoir des statistiques plus exactes sur la situation des violences domestiques dans trois pays sur les 6 qu’elle couvre.

Un constat inquiétant en ressort, le taux de violence domestique (qu’elle soit physique ou verbale) est passé de 40,63% avant laCOVID-19 crise à 52,18% pendant la crise pandémique, soit un taux d’augmentation de 12%.

Abordant le thème « Mécanisme de réponse aux VBG », Ismaël a mis l’accent sur l’approche contrat avec les ONGs, dès que le projet se termine, plus de services de PEC pour les survivants! En outre, la police et les hôpitaux devraient fournir des services aux survivants mais l’environnement n’est pas propice parce que ne garantissant pas un maximum de soins et de confidentialité. Il faut donc faut donc un guichet unique en matière de capacité de réponse aux victimes, en plus des services VBG existants tels que le soutien psychologique, la sécurité (police), l’assistance juridique, l’abri sûr, et les réinsertions socioéconomiques.

Il faut rappeler que l’ONG « Justice and Dignity for Women of Sahel (JDWS) » s’est fixé comme objectif depuis sa création, de lutter contre toutes formes de violences à l’égard de gente féminin surtout celles liées aux stéréotypes du genre. Elle intervient dans six (6) pays du Sahel que sont (Burkina Faso ; Mali ; Mauritanie ; Niger ; Sénégal et Tchad). Le choix de ces pays se justifie par la situation climatique, sécuritaire et la persistance de certaines cultures engendrant des VBG.

Etant une organisation internationale, JDWS compte assoir une nouvelle dynamique dans la lutte contre les violences basées sur le genre. C’est dans ce cadre qu’elle  déroule une panoplie d’activités en vue de sensibiliser, former et plaider auprès d’instances nationales et internationales pour une lutte efficace et efficience contre le phénomène des violences basées sur le genre dans la bande du Sahel. Elle veut être un acteur de premier plan dans la lutte contre les VBG avec un accent particulier sur le volet sensibilisation auprès, notamment des communautés patriarcales afin de réduire drastiquement le nombre de femmes victimes de violences liées au genre.

Cyril Adohoun

L’Observatoire

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