Il s’est rendu dans les emprises de Ber et Goundam, qui figurent parmi celles que la MINUSMA envisage de fermer d’ici à la mi-août. Ces fermetures de camps, en coordination avec les autorités maliennes, sont conformes à la Résolution 2690 (2023), qui demande à la Mission de procéder à un retrait ordonné et sécurisé au 31 décembre 2023, suite à une demande du gouvernement. Au total, 12 camps, y compris le siège à Bamako, sont concernés par cette décision.
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MINUSMA : Haro sur le bilan !

La mission de l’ONU MINUSMA au Mali a officiellement clôturé dix ans de présence dans le pays, suite à la demande des nouvelles autorités maliennes. Cependant, le constat de cette présence suscite l’amertume chez de nombreux Maliens qui dénoncent son échec et son inertie face aux nombreux massacres de civils.

La MINUSMA a abaissé le drapeau des Nations unies sur son quartier général près de l’aéroport de la capitale Bamako ce lundi, mettant ainsi fin à un engagement débuté en 2013 en réponse à la propagation de violences menaçant la stabilité du pays. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a enregistré la perte de 310 de ses casques bleus et plus de 700 blessés entre son déploiement en 2013 et son retrait imminent. Le chef de la MINUSMA, El-Ghassim Wane, a précisé que ces pertes étaient principalement dues à des actes hostiles perpétrés par des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Ce bilan humain élevé fait de la MINUSMA la mission de paix de l’ONU la plus durement touchée ces dernières années, malgré ses effectifs d’environ 15 000 soldats et policiers issus de divers pays.

Critiques

Au cours de la décennie écoulée, la mission a été vivement critiquée pour son inefficacité, sa lenteur à agir et sa difficulté à protéger les civils. Elle a été accusée de ne pas répondre de manière adéquate aux attaques jihadistes, de ne pas soutenir efficacement les forces armées maliennes dans la lutte contre les groupes terroristes, et de ne pas stabiliser les zones rurales, laissant les populations sans protection.

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Selon une partie de l’opinion publique et des dirigeants maliens, la MINUSMA était devenue indésirable et sa présence intenable. La lenteur de son intervention sur le terrain, en particulier dans les zones rurales, où les populations étaient souvent prises pour cible, a été sévèrement critiquée. Même en cas d’alerte, le déploiement demandait un temps considérable.

Pas un échec, selon l’ONU

Malgré ces critiques, l’ONU refuse de qualifier la mission de la MINUSMA d’échec. Selon le général Gaye, commandant de la MINUSMA, il s’agit d’une mission très positive qui, en fin de compte, a apporté beaucoup de satisfaction, même si, reconnaît-il, « nous aimerions faire davantage avec les ressources limitées dont nous disposons. »

Le chef de la MINUSMA, El Ghassim Wane, a souligné la difficulté de la tâche dans un contexte de violence asymétrique, sur un théâtre d’opérations immense, et avec des « attentes fortes » de la part des populations. En dix ans de présence, la mission onusienne dit avoir perdu plus de 180 membres dans des attaques, principalement perpétrées par des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique.

Concernant le processus de retrait, dix des treize emprises occupées par la force onusienne ont déjà été fermées et remises aux autorités maliennes. « Dans les prochains jours, des remises partielles des emprises restantes de la Mission, à savoir les camps de Bamako, de Gao et de Tombouctou, seront effectuées avant leur transformation en sites de liquidation à partir du 1er janvier 2024 », a précisé M. Wane, assurant que ses équipes s’efforceront de rendre la période de liquidation aussi courte que possible.

Pour rappel, les autorités maliennes ont demandé le 16 juin au Conseil de sécurité de l’ONU le retrait de la MINUSMA, lancée en 2013 et comptant environ 12 000 soldats, arguant qu’elle n’avait pas réussi à gérer la situation sécuritaire. Le 30 juin, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l’unanimité une résolution mettant fin à la mission. Le retrait des unités devrait être achevé d’ici le 31 décembre 2023.

Ahmadou Sékou Kanta

L’Observatoire

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