Le pacte lui-même vise à calmer le climat social pendant cinq ans et à concrétiser des promesses mutuelles entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Bien que cela puisse sembler un pas en avant, il est essentiel de se demander si cette signature marque véritablement une transformation significative ou si elle n'est que le début d'un long chemin.
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Pacte de stabilité sociale et de croissance : Début d’un long chemin

Le pacte social de stabilité et de croissance vise à calmer le climat social pendant cinq ans et à concrétiser des promesses mutuelles entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Bien que cela puisse sembler un pas en avant, il est essentiel de se demander si cette signature marque véritablement une transformation significative ou si elle n’est que le début d’un long chemin.

Le Centre international de conférences de Bamako (CICB) a abrité le vendredi 25 août dernier, sous la présidence du Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, la signature du Pacte social de stabilité et de croissance, accompagné de son plan d’actions. La cérémonie a rassemblé diverses personnalités, y compris le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga et des représentants syndicaux tels que le Secrétaire Général de l’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), Yacouba Katilé.

Malgré les discours enthousiastes et les déclarations positives émanant des autorités maliennes, il est important de prendre du recul et d’examiner de manière critique les implications et les perspectives de ce pacte. Le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla MAIGA, a qualifié la signature du pacte de « début » plutôt que d’une fin en soi. Cette perspective est cruciale car elle souligne que les efforts ne doivent pas s’arrêter à la simple signature de ce document. Le gouvernement doit s’attacher à garantir une mise en œuvre effective et transparente des mesures contenues dans le pacte. Car, trop souvent, les bonnes intentions se dissipent dans l’ombre des obstacles bureaucratiques et des intérêts divergents.

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L’accent mis sur l’amélioration de l’État de droit et des conditions de vie des travailleurs est louable, mais le pacte doit également être évalué en fonction de sa capacité à stimuler une croissance économique véritablement durable. Les discours sur l’émergence économique doivent être soutenus par des actions concrètes visant à renforcer les secteurs clés de l’économie malienne et à promouvoir un environnement favorable aux investissements.

Il est également pertinent de se demander si la situation géopolitique complexe et les défis sécuritaires auxquels le Mali est confronté sont adéquatement pris en compte dans ce pacte. « Sans un climat social apaisé, il est difficile d’instaurer une véritable sécurité dans la mesures où les grèves affectent gravement les opérations militaires sur le terrain », a soutenu le Président Assimi Goïta.  Le lien entre stabilité sociale et sécurité est souligné. Certes. Mais il faut une analyse approfondie pour comprendre comment les deux aspects s’imbriquent réellement et comment les mesures de stabilité sociale contribueront efficacement à la sécurité.

Les partenaires sociaux ont été applaudis pour leur rôle dans la réalisation de ce pacte. Cependant, il est nécessaire d’analyser en profondeur leur réelle volonté de maintenir un dialogue constructif en cas de désaccords. Les déclarations d’intention doivent être soutenues par des actions concrètes, et il reste à voir si les divergences pourront réellement être surmontées pour le bien-être de la nation.

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Par ailleurs, il est crucial de garder à l’esprit que la signature du pacte ne résout pas instantanément tous les problèmes du Mali. « Il y aura toujours des divergences, mais l’essentiel est de se mettre autour d’une table, discuter et les surmonter », a prévenu Mossadeck Bally, Président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM). Qui reste optimiste : « La finalité de ce Pacte est le bien-être des 22 millions de Maliens. »

Certes, ce pacte social est un pas dans la bonne direction, mais il faudra des efforts continus, une surveillance constante et une réelle responsabilité pour assurer la réalisation des objectifs énoncés. « Nous allons mettre en place les organes prévus dans le Pacte, notamment le Comité d’orientation stratégique, mais aussi le Comité technique afin de renforcer davantage la confiance placée en nous par les partenaires sociaux », a promis Dr Fassoum Coulibaly, ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social.

En somme, la signature du Pacte de Stabilité Sociale et de Croissance est un événement notable dans l’histoire du Mali, mais elle ne doit pas être considérée comme une fin en soi. L’attention doit désormais se porter sur la mise en œuvre, la transparence et la responsabilité. Le chemin à parcourir pour une stabilité sociale durable et une croissance économique réelle est encore long et nécessitera un engagement soutenu de toutes les parties concernées.

Cyril ADOHOUN

L’Observatoire

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