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Plan d’Actions du Gouvernement : Entre continuité et un chronogramme flou !

Le lundi 02 août 2021 au CICB, le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga a présenté son Plan d’Action Gouvernementale (PAG) devant les membres du CNT, qui l’ont approuvé par 102 voix pour, 02 voix contre et 09 abstentions. Ce programme s’articule autour de quatre (4) axes prioritaires à savoir le renforcement de la sécurité, les réformes politiques, l’organisation des élections générales et la bonne gouvernance. Ici, nous livrons la réaction d’un professeur et d’une femme leader d’association.

Sadio Diakité, enseignant à l’enseignement supérieur : « L’Etat est une continuité de l’ex-Premier ministre Moctar Ouane»

Un PAG qui, à mon sens, est une continuité de l’ex-Premier ministre Moctar Ouane. Comme on a coutume de le dire « l’Etat est une continuité ». A cet effet, l’actuel Premier ministre a dû peaufiner à son image le PAG de son prédécesseur et l’a défendu de manière à convaincre les plus sceptiques.

En ce qui concerne ce Plan d’Action Gouvernementale sur la sécurité, cela va sans dire qu’il ne s’agit pas de toute l’étendue du territoire national. Parce que même le citoyen lambda est conscient du fait que le gouvernement n’est pas en mesure d’assurer la sécurité de tout le territoire malien.

Le bémol pour le Premier Ministre et son gouvernement est, bien sûr, ce manque de temps évident. Nous serons agréablement surpris de la tenue des élections générales à ladite date. Car des élections libres et transparentes prennent du temps pour se tenir, et malheureusement, nous n’avons que sept (7) mois devant nous pour les organiser. Ceci dit, sans nul doute que le gouvernement a besoin de temps et de la compréhension de la population pour mener à bien leurs missions.

Malgré les affirmations et les confirmations des exécutifs par rapport aux élections en février et mars prochains, nous nous avançons lentement mais sûrement vers une prorogation de la transition, car les élections, sauf bâclées, ne peuvent pas se faire aux dates prévues.

Visite du PM dans la région de Sikasso : Et les vraies priorités ?

Mariam Keïta, Présidente de la CMAS Commune I : « Bref, le chronogramme n’est pas bien précis».

Dans le programme, on ne sait pas d’abord parmi les quatre (4) points, ce qui va débuter avant l’autre et la durée n’a pas été précisée dans le document. C’est-à-dire, l’évaluation et la mise en œuvre. Bref, le chronogramme n’est pas bien précis.

Parlant de la prise en compte du document des préoccupations du pays, je pense qu’en réalité, ces quatre (4) axes sont les problèmes majeurs auxquels nous sommes confrontés depuis des années. Si nous arrivons aujourd’hui à trouver des solutions adéquates, je pense que les autres vont se gérer au fil du temps. Sinon, pourquoi ne pas commencer par la question sécuritaire qui est l’une des problématiques précaires! Comme le Premier ministre a eu à déclarer dans son discours, je cite : « L’Etat s’est concentré sur des moyens nécessaires pour assurer la sécurité de tout le territoire malien ». Pourtant, je crois que pour que cette concentration donne fruit, il faudra que les populations acceptent de se sécuriser elles-mêmes, et ensuite de s’impliquer davantage pour informer les autorités à temps après avoir suspecté quelqu’un.

La situation dans laquelle nous sommes organisés aujourd’hui ne permet pas la tenue des élections. Mais par contre, si c’est possible de les organiser en toute transparence vis-à-vis du monde, tant mieux. Sinon, je proposerais d’ajouter encore cinq (5) mois à la transition pour pouvoir bien baliser le terrain afin de donner naissance à un nouveau Mali attendu par tous à l’issue des véritables élections. Donc du coup, je suis consciente que si la tenue des élections libres, crédibles et transparentes dépend de la prorogation de la durée de transition, je ne vois pas d’inconvénients à cela. Parce que c’est les élections qui sont pratiquement à la base de nos problèmes aujourd’hui. Alors, il faudrait que le président qui va sortir de ces urnes-là, soit légitime pour ne pas dire choisi par les Maliens. En ce moment, on a des institutions fortes.

Propos recueillis par

Sidy COULIBALY

L’Observatoire

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