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Polémique sur l’homosexualité à l’école : Surprise et indignation  au ministère de l’éducation

Les propos, tenus par l’imam Mahmoud Dicko, sur l’école sont troublants : « l’homosexualité sera bientôt enseignée à nos enfants de moins de 11 ans à l’école ». Des propos qui suscitent surprise et indignation au niveau  du ministère de l’éducation nationale, où on affirme qu’il s’agit d’une pure contrevérité. Qui veut donc déstabiliser l’institution scolaire ?

Les travaux des spécialistes de l’éducation qui se déroulent à Ségou visent à faire introduire le concept de l’homosexualité à l’école, où les enfants de dix à onze ans devront se familiariser avec l’homosexualité ». Mahmoud Dicko, en même temps président du haut conseil islamique du Mali, qui s’exprime ainsi, est allé plus loin en appelant les Maliens à faire barrière contre ce qu’il a qualifié une ‘trahison contre le pays et contre ses traditions.

Une telle déclaration, émanant d’un homme aussi respecté, comme le guide religieux, Mahmoud Dicko, ne laisse personne indifférent. Avant qu’elle n’enfle les réseaux sociaux, et suscite tant de polémique, nous avons cherché en savoir davantage au niveau de l’éducation nationale. Là, c’est la surprise totale. Des informations crédibles nous parviennent comme quoi c’est la première nouvelle des spécialistes de l’éducation ainsi que des responsables concernés, lesquels estiment qu’un tel projet n’est ni à l’étude, ni adopté pour être enseigné dans les écoles.

Il est vrai que depuis le mois de juillet, selon nos sources, les professionnels de l’éducation et les spécialistes de l’éducation sexuelle continuent une série d’activités à Ségou dans le but de renforcer la capacité des enseignants en vue d’aider les jeunes ; garçons et filles, et les adolescents à mieux gérer leur sexualité. De ce fait, compte tenu de nos traditions et croyances religieuses, des concepts internationaux, liés à l’éducation sexuelle, sont abordés dans le but, pour les jeunes gens, d’éviter les grossesses non désirées à l’école ou de lutter contre les maladies et les violences basées, etc.

Il est clair que le but recherché est de permettre aux enfants d’être plus compétents et plus responsables face aux nombreux défis liés à la santé sexuelle et reproductive. Chez les habitués de ces questions, on rapporte qu’il s’agit des missions traditionnelles des enseignants qui apprennent à nos enfants le savoir et qui, pour cette raison, méritent un accompagnement responsable des autres segments de la société. On s’étonne que le système éducatif classique qui va englober les écoles coraniques (l’imam a récemment co-présidé un atelier avec le ministre dans ce sens), puisse être ouvert à l’enseignement de l’homosexualité.

En fait, dit-on, dans ce domaine, complexe et sensible de l’éducation sexuelle des enfants, rien ne se fait au hasard. Les différents éléments, conçus en la matière, et dont il revient aux enseignants d’en être imprégnés, pour le bien des enfants, sont choisis en fonction de l’âge, du niveau de scolarisation des enfants ainsi que de nos valeurs socio-culturelles et religieuses. D’où l’implication des leaders religieux et communautaires dans la mise en œuvre des différents programmes liés à l’éducation sexuelle des enfants, dont l’étape de Ségou avec des travaux techniques sur l’élaboration des outils d’accompagnement (modules de formation et guide de maître), participe à l’ensemble de ce processus d’appropriation des concepts liés à la problématique de l’éducation sexuelle des enfants.

Si l’imam, comme on le réclame à l’éducation nationale, avait pris le soin de s’informer de la réalité de ce programme, dont on reconnaît qu’il est bien financé par les Pays-Bas, comme du reste plusieurs autres projets d’éducation qui le sont par d’autres partenaires, il serait au parfum de la réalité des choses. Ce qui lui empêcherait de tenir de tels propos, totalement en déphasage avec la réalité des choses, s’indignent nos sources. Personne d’autre que l’enseignant, nous rapporte-t-on, ne mesure la justesse de nos traditions sur les concepts internationaux liés aux défis de l’éducation sexuelle des enfants dont la maîtrise est un atout pour lutter contre la déscolarisation des jeunes, notamment les jeunes filles.

Oumar KONATE

Source: La Preuve

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