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RPM : Fin de brouille

La présence du Président Ibrahim Boubacar Kéita au 18ème anniversaire du Rassemblement Pour le Mali (RPM) sonne le glas du climat délétère qui régnait entre lui et ses camarades du parti des tisserands.

Le dimanche 30 juin 2019 marque la 18è année d’existence du parti présidentiel, le RPM. Les festivités marquant cette journée ont eu lieu au Centre International de Conférence de Bamako.

Au-delà des ténors du parti à l’instar de Président Dr Bocary Tréta, l’honorable Mamadou Diarrassouba, Me Baber Gano, un cadre inattendu à l’événement : Ibrahim Boubacar Kéita. Celui-ci fait son apparition dans la salle archicomble.

Auparavant, le discours du président du parti résonnait. Dr Bokary Tréta sermonnait la sécurité présidentielle de vouloir saboter les festivités. Car beaucoup sont des militants et sympathisants bloqués à l’entrée du  CCIB du fait des mesures sécuritaires draconiennes instaurées.

« Nous avons sollicité les forces de sécurité surtout la sécurité présidentielle parce qu’on avait annoncé la venue du président de la République à la cérémonie. Cependant, demander à des militants de présenter des pièces d’identité pour une fête d’anniversaire de leur parti, je me demande s’il n’y avait pas une volonté de la sécurité présidentielle de nuire à la cérémonie », a déclaré Dr Bocary Tréta.

Poursuivant, le Président du RPM dira que ce 18ème anniversaire du parti se tient dans un contexte caractérisé par l’insécurité grandissante, la prorogation du mandat des députés, l’organisation du dialogue politique inclusif. Dr Bocari Tréta a ainsi exprimé le soutien du parti au gouvernement de mission de Dr Boubou Cissé.  « J’invite les responsables du RPM ainsi que ceux de l’alliance EPM, dit-il, à assurer une bonne préparation du dialogue politique, une grande mobilisation de nos bases politiques et sociales respectives en vue des échéances référendaires et électorales à venir ».

Le Secrétaire Général du parti, Me Baber Gano, n’a pas manqué de se réjouir de la présence du président fondateur du parti à leur côté. « Votre présence parmi nous fait taire des commentaires perfides. IBK est revenu prendre en charge son parti », a déclaré le ministre de l’Intégration africaine. Ce qui a, de facto, réveillé les esprits, qu’entre le Chef de l’Etat et son parti, le torchon brûle.

«Quand un termite rentre entre toi et ton habit, tu es contraint de te déshabiller », a paraphrasé Me Baber Gano dans ses commentaires, pointant ainsi un doigt accusateur sur un quelconque individu qui se serait immiscé entre IBK et le reste des militants du parti.

Pour toute personne avertie, c’est l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga qui est dans ce viseur, car au lendemain des élections présidentielles de juillet-août 2018, le parti présidentiel a assisté impuissant le revirement de certains de ses cadres députés vers l’ASMA-CFP.

La réaction d’IBK tardant à se faire jour, Dr Tréta à travers les députés rescapés du parti, appuyés par ceux de l’opposition parlementaire, a fait démissionner le PM Soumeylou Boubèye Maïga à la veille du vote d’une motion de censure déposé contre son gouvernement.

Dans sa sortie à Jeune Afrique, le Président IBK est revenu sur cette démission. « Tout le Mali sait que je n’ai pas souhaité son départ. Et j’ai dit à ceux des miens qui le déstabilisaient qu’en réalité ils me desservaient et que, s’ils faisaient cela dans le but de prendre sa place, ils ne l’auraient pas. J’espère que mon jeune frère en convient ». Ce qui aurait créé davantage ce fossé entre IBK et les siens qui l’avaient interpellé de revenir s’occuper du parti.

Contre toute attente, car sa présence annoncée a été annulée entretemps, IBK fait son apparition au moment où le président du parti Dr Tréta était au cœur de son discours.

«Si nous avons le même objectif, celui de travailler pour le pays, il n’y a rien que Dieu nous refusera », a affirmé d’entrée de jeu le Chef de l’Etat.

Le Président IBK n’est pas allé par le dos de la cuillère, quant aux diatribes souvent formulées à son encontre par rapport aux questions de postes dans l’administration.

«La gestion du pays dont j’ai la charge aujourd’hui, n’est qu’une chose qui m’a été confiée par le peuple et qui n’est point ma propriété. Je dois travailler avec tout le monde et non avec mon parti seulement. Je ne dois pas nommer tout le monde. Si, je nomme tout le monde, cela veut dire que je n’ai rien compris. Cela veut dire que je contredis Dieu. Tous les enfants du pays me sont égaux. Je dois faire ce qui est mieux pour le pays », a martelé IBK.

La vérité étant amère à ingurgiter, les cadres du parti sont obligés de la ruminer même si cela sonne comme un véritable camouflet. Toutefois, cette présence sonne le glas de la brouille qui perdurait entre le parti et son président fondateur IBK.

D.C.A

Le Soft

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