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Transition au Mali : La CEDEAO entérine le pouvoir de Goïta

Sans l’avoir toutefois avoué, la CEDEAO donne quitus à Assimi Goïta de parachever la gestion de la Transition. Colonel garde ainsi le pouvoir jusqu’à la tenue de l’élection présidentielle prévue en 2022.

Le sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, tenu le dimanche 30 mai 2021 à Accra au Ghana, a entériné le pouvoir du Colonel Goïta. L’aval a été insinué dans le communiqué ayant sanctionné le sommet sur la situation politique qui prévaut au Mali à la suite de l’arrestation, de la détention et des démissions subséquentes du Président et du Premier Ministre de la transition le 26 mai 2021.

Ce Sommet pour déterminer la prochaine ligne d’action pour la transition a exprimé de « vives et profondes inquiétudes face à la crise actuelle au Mali, qui arrive à mi-chemin de la fin de la période de transition convenue, dans le contexte des défis de sécurité liés aux attaques terroristes incessantes et à la pandémie de Covid-19 avec ses conséquences socio-économiques désastreuses ».

Tout en demandant la libération immédiate de l’ancien président et premier ministre de la transition, assignés à résidence, les chefs d’État condamnent fermement ce récent coup d’État, qui, selon eux, « est une violation des décisions prises lors du sommet extraordinaire tenu au Peduase Lodge, Aburi, Ghana, le 15 septembre 2020 et une violation de la Charte de transition ».

Cependant, après de longues discussions, le Sommet a réaffirmé « l’importance et la nécessité de respecter le processus démocratique d’accession au pouvoir, conformément au Protocole de 2001 de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance. Ils condamnent en particulier toutes les actions qui ont conduit à l’instabilité persistante au Mali et ses conséquences dans la région »

Après avoir suspendu le Mali des institutions de la CEDEAO conformément à ses dispositions, le Chefs d’Etat a exigé la nomination immédiate d’un nouveau Premier ministre civil et d’un nouveau gouvernement inclusif, pour poursuivre le programme de transition. Et le respect de la période de transition de 18 mois décidée à Accra.

« Dans ce contexte, la date du 27 février 2022 déjà annoncée pour l’élection présidentielle doit être absolument maintenue. Un mécanisme de suivi sera mis en place à cet effet », martèle le communiqué, dans lequel les Chefs d’Etat réaffirment « le soutien de la CEDEAO pour accompagner le processus de transition au Mali ».

Soucieux des décisions antérieures selon lesquelles le chef de la transition, le vice-président et le premier ministre de la transition ne devraient en aucun cas être candidats à la prochaine élection présidentielle, le Sommet a exhorté tous les partenaires internationaux (l’Union africaine, les Nations Unies et l’Union européenne) à continuer à soutenir le Mali dans la mise en œuvre réussie de la transition.

Au regard de ces décisions, il n’est indiqué nulle part que Colonel Assimi Goïta ne gère la Transition. Qui ne dit rien consent, dit un adage. La CEDEAO a ipso facto pris acte de la décision du Colonel Assimi Goïta d’assumer les fonctions du Président de la Transition, comme souligné au Médiateur de l’organisation en mission à Bamako, puis autorisé par la Cour Constitutionnelle du Mali.

Bon vent au Colonel. Mais, c’est au bilan qu’il sera jugé.

Cyril Adohoun

L’Observatoire

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