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VBG : l’ONG JDWS Mali lance les sessions de ‘’BARO’’ (causeries/discussions) avec les jeunes dans les grins de Bamako

Dans le cadre de ses activités, l’ONG Justice et Dignité pour la Femme au Sahel (JDWS) Mali a lancé, le samedi 10 juillet dernier des sessions de causeries débats avec les jeunes dans les grins,  intitulé BARO (causeries, discussions).

Le top départ de ces  activités a été donné au  »grin » d’un groupe de jeunes au sein de l’Association des Jeunes Dynamiques de Sébénicoro (AJDS), sis au Secteur 14 de la Cité IFABACO, en face de l’Ecole publique, sous le regard vigilant de la président de l’ONG, Mme Aïda Oualet. BARO se calquera sur une constitution de groupes de binômes qui procèdent à l’animation des discussions avec les jeunes dans les grins  sur les VBG/ violences faites aux femmes et aux filles.

En effet, en 2018, une enquête démographique et de santé menée par l’Institut national de la statistique du Mali révélait qu’une Malienne sur deux âgées de 15 à 49 ans avait déjà subi des violences physiques ou sexuelles. Le même nombre de femmes a également fait face à des violences émotionnelles, physiques et/ou sexuelles lors d’une rupture. D’après la même enquête, 79 % des femmes et 47 % des hommes estiment normal et justifiable la violence conjugale envers les femmes.

Les organisations de femmes ont toujours dénoncé l’ampleur de cette pratique aux formes diverses. Malgré leurs appels répétés aux réformes, peu de progrès ont été réalisés pour améliorer le cadre national de protection de la vie et des droits des femmes. C’est pourquoi Justice et Dignité pour la Femme au Sahel (JDWS), organisation à but non lucratif créée en 2019, s’engage à travers des stratégies innovantes de sensibilisation communautaire notamment des causeries débats et d’échange dans les grins, groupement de jeunes de tout genre pour lutter contre toutes les formes de violence faites aux femmes et aux filles.

« Vu que la population malienne est majoritairement jeune, il est important également de travailler avec cette jeunesse  d’aujourd’hui sur qui le pays compte pour un avenir meilleur pour prévenir les cas de VBG et de violences faites aux femmes et aux filles. Car si la jeunesse malienne  s’engage de nos jours, le Mali peut rêver d’un futur sans VBG ni de violences à l’égard des femmes et des filles », a explicité la présidente de l’ONG JDWS, Mme Walet.

Si BARO vise de façon générale, à améliorer la capacité des jeunes sur les violences faites aux femmes et aux filles et sur les VBG à travers une session d’échange et de causerie débat, il se fixe spécifiquement comme objectifs, selon la présidente de l’ONG, d’organiser des sessions de  causeries débats dans les Grins  durant trois (3) mois dans le District de Bamako et de recruter des jeunes leaders dans les grins pour être des relais et pairs éducateurs dans le processus de sensibilisation auprès de d’autres jeunes au niveau communautaire. Il s’agit également d’organiser des sessions d’échange avec les regroupements et association de femmes et jeunes sur les thématiques de VBG,  ensuite diagnostiquer les facteurs incitatifs des jeunes hommes / garçons à commettre des actes de violences à l’égard des compagnes ou épouses. Enfin renforcer la capacité de 50 jeunes au niveau communautaire sur les violences faites aux femmes et aux filles.

Cette approche permettra de faciliter aux jeunes de parler de certains sujets qui sont tabou la société malienne, de développer une mentalité positive et responsable en milieu jeune et leur permettre d’être outillé afin d’avoir un comportement responsable au futur car les jeunes d’aujourd’hui sont et seront les adultes de demain.

Cette première sortie a été bien ses preuves. De fait, les jeunes du grin de l’AJDS, qui mène le combat similaire u quartier de Sébénicoro, se sont exprimés librement sur phénomène. Tour à tour, chacun des membres du grin a touché du doigt ce qui peut pousser à porter la main sur une femme.

« Cette initiative de la JDWS a très importante pour tout le Mali. Les causeries/discussions nous apporté beaucoup en terme de formation. D’abord le fait de discuter est une formation que de lire et écrire quelque chose. C’est pratique et non payant, cela nous permet d’être des relais auprès des autres jeunes gens, et aux femmes d’être courageuses et de s’engager dans la lutte contre le phénomène de la violence faite aux femmes », a salué la présidente de l’AJDS, madémoiselle  Oumou Sissoko.

Cette démarche est salutaire, dira Mlle Sissoko, dans la mesure où elle permet de « communiquer avec la population sur les mésententes, des risques à encourir quand elle s’adonne à cette pratique. Seule la communiquer peut remédier à cela ».

Comme message, le grin AJDS demande à tout parent de « faire comprendre à sa fille qu’être une fille ou une femme n’est pas diabolique, au contraire cela est une bénédiction pour la famille. Il faut conseiller la fille, communiquer avec elle, parce qu’elle est la base de tout ».

De son côté, Kalem Dembélé, le modérateur de l’AJDS, estime que BARO sert désormais d’aiguillon à l’AJDS pour « aller de coin en coin pour sensibiliser et les éveiller » sur les méfaits des VBG.

Somme toute, les causeries/discussions ont permis aux uns et aux autres d’enquérir du phénomène de la VBG avec les conséquences afférentes. « Je ne vais jamais le faire (porter la main sur la femme) », a fait savoir un participant.

Résultats attendus

Il est attendu comme résultats des activités l’organisation de deux 2 sessions de  causeries débats dans les grins, l’établissement des facteurs contributifs des jeunes hommes / garçons à commettre des actes de violences à l’égard des compagnes ou épouses  sont connus, la capacité de 50 jeunes renforcée au niveau communautaire sur les violences faites aux femmes et aux filles.

Aussi est-il attendu l’organisation des sessions de  causeries débats dans les Grins  des deux rive gauche et droite de Bamako en trois mois, le recrutement des jeunes leaders dans les grins pour être des relais et pairs dans le processus de sensibilisation auprès de d’autres jeunes au niveau communautaire et des sessions d’échange avec les regroupements et association de femmes et jeunes sur les thématiques de VBG.

Cyril Roc DACK/ Icimali.com

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