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Assassinat d’un commandant du MOC à Tombouctou : des zones d’ombres

Dans la nuit du dimanche 9 septembre dernier, un Commandant du Mécanisme Opérationnel de Coordination a été lâchement assassiné à Tombouctou, dans le quartier de Hamabangou. Selon des sources contactées sur place, plusieurs facteurs expliqueraient cette tragique perte du Patron du MOC dans la ville des 333 Saints.

 

L’assassinat du Commandant Saloum Ould Becki par des hommes armés non identifiés à bord d’un véhicule pick-up, dans la soirée du 9 septembre 2018, aux environs des 21heures, dans le quartier de Hamabangou,  a suscité beaucoup d’interrogations à travers toute la ville de Tombouctou et au sein des Responsables de la CMA où il est membre.

Des sources jointes à Tombouctou révèlent que le Commandant du MOC, Saloum Ould Becki, aurait accusé la MINUSMA de complicité avec les terroristes parce qu’elle n’a pas apporté son soutien lors d’une attaque contre les populations qu’elle est censée protéger.

Une autre source de précise que la MINUSMA ne s’est même pas déplacée sur le théâtre des opérations pour voir ce qui se passait.

Deux mois après cette altercation, le Commandant Saloum Ould Becki est assassiné  en plein centre ville de Tombouctou où la MINUSMA et les forces armées du Mali sont stationnées et censées assurer la sécurité de la ville.

Toutefois, la situation sécuritaire dans le Nord et le Centre du pays reste préoccupante et chaque jour apporte son lot de malheur. Les assassinats ciblés, les actes d’enlèvement et des braquages des paisibles citoyens semblent devenir le quotidien des populations de l’intérieur.

A Mopti, au centre du pays, les populations continuent de vivre le calvaire de l’insécurité.

On se rappelle que, courant septembre 2018, une trentaine de personnes ont perdu la vie dans le « Sebalari » et le « Djenneri » dans les cercles de Mopti et Djenné à la suite des attaques attribuées aux donzos.

Aussi, dans le Haïré et le Senno, dans les cercles de Bandiagara, Bankass, Koro et Douentza, la tragédie continue. En cette période d’hivernage, il n’y a eu ni culture pour les paysans, ni de pâturage pour les éleveurs.

«Les populations de la Région de Mopti sont laissées à leur triste sort. Ils sont entre le marteau de la lutte contre le jihadisme et l’enclume des terroristes », note un Ressortissant de la Région à Bamako.

A  Kidal, l’assassinat du Commandant du MOC, survenu à Tombouctou, angoisse les Responsables de la CMA.

Dans un communiqué, publié le lendemain, la Coordination des Mouvements de l’Azawad a condamné avec la dernière rigueur l’assassinat lâche et barbare dont à été victime le Commandant Saloum Ould Becki tout en demandant à la MINUSMA de procéder à une enquête sur ce crime abominable afin de situer les responsabilités et identifier les criminels.

«La CMA ne laissera pas ce crime impuni, et va entreprendre des poursuites pour retrouver les auteurs de cet odieux assassinat, et les mettre hors d’état de nuire », précise-t-on dans le même communiqué.

Pour des observateurs indépendants, l’assassinat du Commandant du MOC est un coup dur pour la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger. Reste à voir si les enquêtes pourront aboutir à des résultats escomptés.

H.S

Source : Le Soft

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