Pour augmenter les revenus de sa mine, le Mali a décidé de suspendre les exportations de lithium jusqu'à nouvel ordre afin de commencer à ravitailler les autres pays en minerai sous forme concentrée dès 2024, ce qui serait beaucoup plus rentable.
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Production de lithium à Goulamina : Maximiser les revenus

Pour augmenter les revenus de sa mine, le Mali a décidé de suspendre les exportations de lithium jusqu’à nouvel ordre afin de commencer à ravitailler les autres pays en minerai sous forme concentrée dès 2024, ce qui serait beaucoup plus rentable.

Dans un communiqué publié le 4 septembre 2023, Léo Lithium a déclaré avoir reçu l’ordre du ministère malien des Mines, en date du 17 juillet, de cesser l’extraction du spodumène, un minéral d’aluminium et de lithium, provenant de Goulamina. La vente de ce minerai brut aurait permis à la compagnie australienne de générer des revenus en amont de l’extraction du lithium traité prévue pour le deuxième trimestre 2024.

Goulamina exploite un gisement de lithium dans la région de Bougouni, situé à environ 150 km de Bamako, la capitale, dans le sud-ouest du Mali. Il s’agit de l’un des plus grands gisements d’Afrique. Le projet devrait en principe produire 142,3 millions de tonnes d’oxyde de lithium à 1,38% sur 21 ans.

Selon le communiqué, la suspension des expéditions directes de minerai ne retarde aucun aspect du projet de spodumène, dont la première production de concentré reste prévue pour le deuxième trimestre 2024. La volonté de maximiser les recettes générées par le projet demeure un objectif pour l’État.

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Pour exploiter les sous-sols maliens, Leo Lithium et son partenaire chinois ont dû créer une coentreprise. Le gouvernement malien possède actuellement 10 % des parts, et il a la possibilité d’augmenter sa participation à plus de 20 %. Sur le marché, le spodumène est nettement moins valorisé que le lithium traité, ce qui signifie que les ventes de ce dernier rapportent davantage d’argent au gouvernement.

Simon Hay, PDG de Leo Lithium, affirme ne pas être inquiet de cette décision politique. « Bien que nous aurions préféré mettre sur le marché le spodumène de Goulamina avant la production de lithium prévue pour le premier semestre 2024, cela n’est pas nécessaire à la réussite du projet », dit-il. L’entreprise a mis à jour ses objectifs : d’ici le premier semestre 2024, la production annuelle devrait atteindre 500 000 tonnes. Dans les cinq prochaines années, le rendement devrait doubler. Le coût total en capital du projet dépassera les 320 millions de dollars et se concentrera sur la production de concentré de spodumène au premier semestre 2024.

Production en hausse

Précédemment, Bloomberg avait indiqué que la production de lithium sur le continent africain devrait être multipliée par plus de 30 d’ici 2027.

Dans ce cas, les exportations de lithium en provenance d’Afrique pourraient atteindre 12 % de l’offre mondiale.

Les terres rares telles que le lithium, le cobalt et le nickel sont nécessaires à la production de batteries pour véhicules électriques et sont essentielles pour la transition énergétique. La Chine et les États-Unis investissent activement dans l’extraction de ces métaux en Afrique.

Ahmadou Sékou Kanta

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