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Lutte contre la corruption : Qu’est-ce qui fait courir Jeamille Bittar ?

Depuis la parution de notre article sur le “tableau des suites judiciaires réservées aux dénonciations faites par le Vérificateur général de 2013 à nos jours”, Jeamille Bittar est sur tous les canaux de communication pour se justifier et se revendiquer du M5-RFP dont la vocation est selon lui, la lutte contre la corruption. Et pourtant, le rapport du Végal le concernant est bien au Pôle économique.

Jeamille Bittar qui connaît l’adresse de Mali Tribune, s’est adonné à une débauche d’énergie, à travers des plateaux de TV, radios FM, des réseaux sociaux pour démentir nos informations relatives à une enquête le concernant au Pôle économique, sur sa gestion de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (Ccim). Une gestion épinglée par le rapport du Végal sur l’exercice 2007-2009 où il était encore le président de cette institution consulaire. Depuis la publication de cette information, Bittar fait feu de tout bois. Cette gestion sur la période 2006-2012 comme tant d’autres structures, se trouve aujourd’hui au Pôle économique et financier.

Le rapport 2009 du Végal, avait incriminé la gestion financière de la Ccim, jugée frauduleuse sur les exercices 2007, 2008, 2009, avec un manque à gagner de 1 315 100 850 F CFA. Un rapport transmis à l’époque au Pôle économique et financier, par la Cellule de Contrôle des Structures de l’Administration (Casca).

C’est ainsi que M. Bittar a été entendu en janvier 2010 par le procureur anticorruption d’alors, Sombé Théra. Très proche du régime ATT, (il avait été à la tête des gens qui ont offert un lingot d’or à ATT qui a envoyé ce lingot au musée national), le président de la Ccim et du Conseil économique et social (CESC) s’en est sorti indemne sans que son dossier ne soit classé sans suite. Sa chance a été que le président ATT qui a créé cette structure de lutte contre la corruption (BVG), a dit publiquement qu’il ne peut pas humilier des chefs de familles et responsables politiques et administratifs pour lutter contre la corruption. Le même vocable a été d’ailleurs utilisé par son successeur, IBK et beaucoup de rapports de contrôles de la Casca et du Végal sont restés entassés à la justice.

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Jeamille Bittar qui ne voit que complot et adversité partout est allé jusqu’à affirmer à l’époque, que ledit rapport est “contre sa personne surtout son ascension politique”, lui qui se voyait succéder à ATT à Koulouba. Malgré tout ce qui lui est reproché dans ce rapport, il se dit blanc comme neige.

“Bittar Trans” et “Bittar Impression” (ses deux sociétés) qui roulaient sur l’or (sous ATT) étant sur cale, il cherche là où l’herbe est encore verte. Il avait d’ailleurs jeté la casquette ATT dès la chute de celui-ci pour atterrir avec armes et bagages au regroupement politique Ensemble pour le Mali (EMP), sous la bannière de son propre parti, le MC ATT. Après ATT, le voilà s’être mis aux services du RPM, la fin calculatrice politique.

Jeamille Bittar l’ingénieux politicien du ventre, va précipitamment abandonner IBK et l’EMP en sentant le navire du régime prendre de l’eau. Sa lettre pour se remettre dans les bonnes grâces de la famille d’ATT et pour tenter de se faire voir en opposant à fait sourire ou pleurer dans les salons de Bamako.

Sa dernière destination en date semble être, en bon ouvrier de la 25è heure, le M5-RFP. Et pourtant, il y a peu, juste avant la chute du régime, il était allé jusqu’à se fendre d’un démenti quand il avait été annoncé et aperçu dans une rencontre du M5-FRP. Pour nous démentir à propos du rapport du Végal qui atterri sur la table de Mamoudou Kassogué, le procureur anticorruption, M. Bittar signe un communiqué avec le nom M5-RFP affirmant que “la raison d’être de ce mouvement, est de lutter contre ces pratiques mafieuses, d’où sa présence en son sein”. Don’t act.

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Le rapport 2009 du Végal est parti à l’époque à la suite d’une dénonciation anonyme faisant état d’attribution d’indemnités illégales de fonctions et de frais de téléphones. Le montant incriminé au titre des indemnités illégales est de 143 millions de F CFA en 2008 dont 50 millions pour le président de la Ccim, 40 millions de F CFA pour les 9 présidents des délégations régionales et 21 millions pour des membres du bureau consulaire. Pour les indemnités de frais de téléphone injustifiées, le montant en cause est de 37,85 millions de F CFA.

Les vérificateurs ont également dénoncé des passations de marchés d’impressions avec sa propre société, Bittar Impression (qualifiée de conflits d’intérêts) d’un montant de 3,35 millions et avec Euro Décor pour 1,21 million.

Beaucoup d’autres irrégularités figurent dans ledit rapport. Il s’agit de l’achat d’immeubles par la Ccim, sans titre de propriété ni pièces justificatives d’un montant de 292,44 millions de F CFA. Le versement de 277,44 millions pour l’acquisition d’un immeuble à Kidal pour recevoir le siège de la délégation de la Ccim dans cette ville. Un bâtiment appartenant au même président de la délégation régionale, vendu sans acte de vente ni titre de propriété et dont le montant totalement payé a été comptabilisé en charge et non en immobilisation. Ce ne sont là que des morceaux choisis de ce fameux rapport.

On espère revoir Bittar sur les plateaux pour mieux expliciter ce feuilleton qui ne fait que commencer.

Abdrahamane Dicko

Source : Mali Tribune

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